Sa Manière - Face au Cancer
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SOMMAIRE
Du plus profond de mon coeur, je dédis ce livret à la plus grande gloire de Dieu, en l'honneur de son fils bien-aimé Jésus-Christ, et de Sa mère, la Vierge Marie, qui m'a ramenée à l'amour de son fils, et à mes parents qui m'ont enseigné l'importance de vivre dans la foi.
Mes sincères remerciements à mon cher mari, Steve, pour son appui et son encouragement, ainsi qu'à mes enfants, John et Brian.
Merci pour le support moral des Pères, Gerry Scott et Pat Callaghan, et pour tous les bons voeux des paroissiens de l'église St.Joseph Highland Creek, ainsi qu'à tous mes amis pour leurs constantes prières.
J'aimerais mentionner quelques-unes de mes bonnes amies qui m'ont aidée à compléter ce livret: Vienna Bombardieri, Flora Alevras, Sera Colaço.
J'exprime ma reconnaissance au diacre Nazario Pereira. Il a condensé toutes mes pensées pour former ce manuscrit. Merci à "Henriette" pour la traduction de ce livret en français (dont l'original est en anglais). Merci à Réjeanne Clement et mon garçon, Brian, pour leur collaboration dans la finalisation de ce livret.
Je souhaite que Dieu fasse briller sa lumière sur tous ceux qui liront l'histoire de ma lutte contre le cancer.
Denise
Janvier 1992
En publiant ce livret, mon intention est de montrer comment Dieu s'est servi de mon cancer pour me rapprocher de Lui. J'espère que tous ceux qui souffrent, soit physiquement ou moralement soient inspirés à embrasser l'amour de la volonté divine avec courage.
Est-ce que vous vous êtes déjà demandé pourquoi un petit enfant cesse de pleurer lorsqu'on chante pour lui? Pourquoi le monde entier a-t-il tellement soif de se faire connaître et de se faire apprécier? Tout le monde a besoin de saines amitiés et de bonheur. Y-a-t-il un moyen de les obtenir? Sûrement, voici.
J'ai tout simplement suivi deux règles:
La première fut de m'abandonner complètement à Dieu. C'est ce qui m'a conduit à faire tout en mon pouvoir pour lui plaire. Ma vie est devenue une prière; mon desir est d'apporter la joie à mon prochain, spécialement aux gens qui sont découragés et sans secours moral. Je n'attends rien en retour; pour moi, la joie c'est le désir de faire la volonté de Dieu en toutes choses.
La deuxième règle: J'ai pris des résolutions, et j'essaie de les garder avec la grâce de Dieu. Je me suis promise de ne pas blesser mon prochain, de ne pas le critiquer, ni d'entretenir de rancune ou de jugement. Ce n'est pas toujours facile, mais avec Dieu, tout est possible.
MA JEUNESSE
Ma jeunesse s'est déroulée dans la pauvreté. J'ai vécu avec mes parents et mes deux soeurs plus âgées, dans un beau coin du Québec, une petite ville appelée St. Georges de Beauce, à environ soixante milles au sud-est de la ville de Québec. Depuis mon enfance, je me souviens d'avoir porté un tablier. Vers l'âge de sept ou huit ans, j'aidais mes parents à leur restaurant. Mon père était alcoolique, il buvait pour fuir la réalité de la vie. C'est dire que, à l'intérieur du foyer, le dialogue familial était impossible. Malgré sa maladie, il avait de bons moments, et démontrait alors beaucoup d'amour, spécialement pour ma mère.
Vivant dans la privation, nous n'avions pas ce que nos amis possédaient; patins, skis, bicyclettes, etc. et ainsi nous nous sentions inférieures. Aux cours de mes jeunes années, je travaillais à plein temps à la compagnie de téléphone locale; ce travail terminé je reprenais mon tablier pour aider au restaurant. Ceci était très démoralisant, car je savais que les profits ne servaient qu'à satisfaire la mauvaise habitude de mon père, et non à améliorer notre condition de vie. Les fêtes de Noël et de Pâques étaient particulièrement tristes parce qu'elles étaient pour lui l'occasion de boire avec excès. Malgré ses faiblesses, mon père avait gardé l'habitude de la prière. Quelle que soit l'heure, il s'agenouillait toujours pour prier, même en état d'ivresse. Il assistait régulièrement à la messe du dimanche où il avait l'honneur d'être placier. Il en etait très fier. Nous savions qu'il était aimé de Dieu et qu'il avait une place spéciale dans son coeur. Il mourait en 1967. En sa mémoire, "Seigneur prends pitié de son âme".
Au moment où vivait mon père, des cliniques semblables à celle de Donwood à Toronto n'existaient pas. Donwood est une clinique qui dispense des soins de désintoxication aux alcooliques et où, graduellement ils apprennent à se valoriser. Si mon père avait pu être traité par une telle clinique, je crois qu'il aurait réussi à combattre cette maladie.
NOTRE QUALITÉ DE VIE PEUT ÊTRE ENRICHIE
Survivre à une maladie grave, ou un sérieux accident, nous permet de réaliser que nous avons une deuxième chance dans la vie. On voit la nature d'un autre oeil; le paysage reprend des formes différentes, on remarque les couleurs, on admire les fleurs, etc... Notre coeur se remplit de reconnaissance envers notre Créateur. Toute notre vie s'en trouve transformée. On apprécie l'amitié et l'amour de ceux qui nous entourent; on ne prend plus rien pour acquis. Par conséquent, réalisant notre deuxième chance de vivre, notre existence prend une autre dimension. Nous réalisons que Dieu est la source de notre joie et que sans lui nous ne pouvons pas surmonter les problèmes constants qui font partie de la vie.
Qu'arrive-t-il quand une tragédie nous frappe, quand on perd son emploi, quand on fait face à un accident d'auto ou la perte d'un enfant? Nous sommes désemparés, en proie au désespoir. La vie si belle, si attirante, subitement s'obscurcit; on se sent seul à porter le fardeau, sans issue, sans moyen de s'en sortir. C'est pourquoi les gens ont tant besoin d'aide et de conseils aujourd'hui.
L'orsqu'on réalise qu'il n'y a plus de raison de vivre parce qu'on ne voit pas de solutions à nos problèmes, on voit sûrement tout en noir. Il nous semble que la seule chose à faire c'est d'avoir recours à Dieu. Il est la lumière que l'on voit au bout du tunnel; il est notre espoir. Un monde sans espoir est un monde sans vie. Dieu est toujours là pour nous relever, pour allumer la flamme de l'espoir. Jésus nous dit: (Mt.7:8) << Demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira. Car qui demande reçoit, qui cherche trouve, et qui frappe, on lui ouvre >>. Jésus est la lumière du monde.
Il y a toujours un espoir... Dieu ne nous laisse jamais dans la noirceur. Il y a des milliers de personnes qui en ont fait l'expérience. Leurs affirmations sont démontrées par leurs transformations d'âme faites en embrassant l'Amour que Jésus nous offre tous les jours. Il connaît nos faiblesses et il sait à quel point notre détresse nous fait souffrir. Il nous prend par la main et nous montre le vrai chemin de son amour, là où est le seul vrai bonheur.
CHOISIR DIEU, QUELLE DIFFÉRENCE!
Il n'est jamais trop tard pour choisir notre manière de vivre, soit de vivre avec Dieu, pour Dieu, en Dieu, ou sans son aide. Si on cherche le bonheur, notre choix est de s'abandonner totalement au Seigneur. Il nous a dit que sans lui on ne peut rien faire. Il est Maître de notre destinée. Les incidents de notre vie qui semblent paraître comme des coïncidences, ne sont que des moments où le Seigneur reste silencieux.
Un jour, nous aurons à faire face à la mort. C'est inévitable. Sommes-nous prêts à l'accepter? L'annonce qu'on a seulement trois ou six mois ou un an à vivre peut nous jeter dans un désespoir incontrôlable. C'est certain que si on ne croit pas en Dieu et en sa promesse d'une vie éternelle, le monde s'écroule devant nous. Le plus grand désarroi s'empare de nous.
Le jour où les médecins m'ont confirmé que j'étais atteinte de cancer, la tristesse s'est emparée de moi; je venais de recevoir mon verdict d'une mort prématurée. Le mot cancer est un mot qui détruit une personne la plus saine d'esprit. J'aurais pu réagir avec désespoir pensant que ma vie était finie, étant encore si jeune. J'ai choisi de m'abandonner au Seigneur. << Que sa volonté soit faite et non la mienne >>. Ce fut une offrande qui m'a donné la force de passer à travers les traitements de chimio, et de suivre toutes les recommandations des médecins avec joie et paix.
APRÈS LA TEMPÊTE, VIENT LE BEAU TEMPS
Le Seigneur a choisi de me garder parmi ceux que j'aime. Il n'y a pas un jour qui passe sans que je remercie mon grand Médecin: le Seigneur. En acceptant sa volonté, on peut aussi s'attendre à un miracle. Chaque jour qui s'ajoute à ma vie, est un cadeau gratuit de mon "Maître". St. Paul dit: << Tout va bien pour ceux qui aiment le Seigneur >>.
CROIRE EN DIEU
Avoir la foi est un cadeau gratuit de Dieu. On l'accepte ou on le refuse; c'est un acte de volonté. On peut perdre la foi si elle n'est pas nourrie par la prière. La prière est la nourriture de notre âme, comme l'eau est la nourriture d'une fleur. Sans eau, elle sèche et meurt, sans prière notre âme aussi sèche et meurt. La nécessité de la religion prend ainsi toute son importance parce qu'elle nous garde en relation avec Dieu.
MA VIE CHANGEAIT DE DIRECTION
Je suis née de parents catholiques romains, baptisée dès les premiers jours de ma naissance. Mes jeunes années se passèrent donc dans les pratiques chrétiennes de la famille. La messe du dimanche et les prières en famille faisaient partie de notre quotidien. C'était devenu une spiritualité coutumière. Graduellement, je mis Dieu de côté, je l'oubliais complètement; je justifiais mes actions; ma vie changeait de direction. Vivre pleinement ma vie était mon but, je l'entreprenais sans guide, et c'est si facile de se perdre.
A l'âge de 23 ans, je quittais la ville de Québec pour vivre dans le grand Toronto. Mon but était d'apprendre l'anglais et d'explorer ce que cette ville pouvait m'offrir comme travail. Prendre des cours d'anglais était d'abord obligatoire si je voulais réussir à travailler à temps plein. Mes efforts ont porté fruits; après trois mois d'études, une compagnie bien établie m'offrait un poste permanent.
L'avenir était prometteur...la vie était belle. J'ai rencontrai Steve en 1968, et après un an et demi, il devenait mon époux. De jour en jour notre amour fleurissait, on apprenait à se connaître: tempérament, caractère, habitude, etc.. J'admirais l'intelligence de Steve, il était fiable et calme; de mon côté, j'étais naïve, sincère et pleine de vie. Je prenais à coeur les promesses de notre mariage de s'aimer sans répit, quelles que soient les situations que la vie nous apportait; pour le meilleur ou pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare. De cet amour deux beaux garçons nous sont nés, John et Brian.
NOTRE MARIAGE - VIE D'ILLUSION
Après quelques années de bonheur, je réalisais que la vie conjugale était remplie d'événements inattendus, heureux et malheureux. Pour garder la joie et la paix dans le mariage, il faut s'oublier; le bonheur se gagne, il n'est pas gratuit. Comme dans plusieurs ménages, le nôtre a passé par des étapes très difficiles à surmonter. Dans notre temps, il n'y avait pas de cours de préparation au mariage; par contre nous nous aimions tellement, que nous pensions que notre amour seul, pouvait être assez fort pour faire face à tous les obstacles de la vie.
Graduellement notre bonheur s'écroulait, nous étions à passer une étape difficile. Le dialogue entre nous devenait de plus en plus pénible. La vie que je voulais vivre pleinement, n'avait plus le même cachet qu'auparavant. Le sens de notre vie était voilé par tous les problèmes qui s'accumulaient.
Face à ces difficultés, je n'avais plus de raison de vivre, je ne voyais pas de porte de sortie. Si seulement j'avais senti la main du Seigneur sur moi pour me réchauffer le coeur à ce temps-là! Mais si vous vous souvenez, je lui en avais fermé la porte. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que lui ne m'a jamais rejetée. Il était toujours là, à attendre mon invitation à revenir prendre sa place dans le coeur de son enfant prodigue. Au plus profond de mon angoisse, une prière s'éleva vers lui:
<< Seigneur, si tu existes réellement, prends pitié de moi, viens à mon aide >>.
A partir de ce moment-là, la flamme de l'espoir a réchauffé mon âme; il m'a fait prendre conscience de sa présence à travers des événements spirituels que j'ai vécus. Ce fut le point de départ de mon retour vers Dieu.
MA CONVERSION EN 1981
Comme Dieu est bon et miséricordieux! Je le remercie tous les jours de m'avoir tant aimée, de m'avoir tendu la main, de m'avoir donné une grâce spéciale pour lui dire oui, le "oui" qui a changé ma vie, le "oui" qui lui a dit: << Seigneur, seule je ne peux rien faire, viens prendre la charge de mon existence, de ma volonté, de mon mari, de mes enfants, je te donne tout, et que ta volonté soit faite et non la mienne >>. J'ai finalement compris pourquoi Il est mort pour nous.
Après cet abandon, le Seigneur m'a donné le désir de faire la paix avec lui en m'amenant à recevoir un sacrement que j'avais négligé depuis très longtemps, le sacrement de réconciliation, le sacrement qui nous donne la paix, la joie et l'assurance du pardon d'un Dieu qui oublie qu'on l'a blessé quand on lui demande sincèrement de nous pardonner.
MA TRANSFORMATION APRÈS MA CONFESSION
J'avais soif de connaître plus intimement le Dieu que je venais de retrouver. J'ai acheté un livre intitulé "Beyond Ourselves" (Au delà de nous-mêmes) par Catherine Marshall. Plus je lisais ce livre, plus mon amour pour Jésus augmentait; son amour et sa miséricorde pour chacun de nous étaient démontrés si vivement. Je me voyais dans tous les événements décrits. En repensant aux années passées, je me demande comment j'ai pu croire que je pouvais surmonter seule tous les problèmes que la vie nous apporte. L'orgueil est si ancré dans notre nature humaine qu'il détruit plusieurs vies, cause bien des souffrances. Dieu qui possède tout, qui a tout créé, a choisi de s'abaisser à notre niveau, de prendre notre nature humaine, nous enseignant par ce geste, l'esprit d'humilité.
Enfin! J'ai compris son message, le message que sans Lui, on vit dans la noirceur, une noirceur qui nous aveugle, qui voile l'écoute de son être. Dans un tel état, on ne réalise pas que notre vie, qui est un cadeau de Dieu, est un court passage de préparation pour notre vie éternelle. Elle nous a été rachetée par la mort et la résurrection de Jésus, fils incarné de Dieu. Quel cadeau! << Pardonne-moi Seigneur de t'avoir rejeté pendant tant d'années >>.
Le jour de ma conversion, une amie m'appelait. Ce que je venais de vivre était si puissant, que soudainement je lui racontais les événements de la journée. Elle se réjouissait de ma décision, et m'encourageait à garder mon nouvel engagement. En elle, je trouvais une véritable soeur.
Depuis mon retour au Seigneur, mon cheminement spirituel continue à progresser, à la condition de lui dire oui tous les jours. Si ma faiblesse prend le dessus, je lui demande pardon. Ca prend beaucoup d'humilité pour s'avouer pécheurs et reconnaître qu'on a besoin de son pardon. Mais quand j'ai pensé à sa promesse, de nous aider si on le demande, je n'ai pas hésité à avoir recours à lui dans le sacrement de réconciliation. Je me souvenais de ses paroles: (Mt.11:28-30) << Venez à moi, vous tous qui peinez et portez un fardeau accablant, je vous soulagerai. Car mon joug est doux et mon fardeau léger >>.
Je n'ai pu résister à son invitation, mon fardeau était si lourd à porter. Je me rappelais aussi l'histoire de Marie Madeleine, l'adultère, qui s'était jetée aux pieds de Jésus, son coeur rempli de regret pour ses péchés. Jésus lui dit: (Jean 8:10-11) << Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus >>. La parabole de l'enfant prodigue m'a aussi fait réfléchir; on la trouve dans (Luc 15:11-32). << Mais il fallait festoyer et se réjouir, car ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et le voici retrouvé >>. J'ai vécu ce drame quand je pense aux années passées sans accepter son amour, Dès mon retour à Dieu, Il m'a reçue à bras ouverts, sans réprimande, me comblant de joie et de paix. Il me redonnait ma tranquillité d'âme.
Une fois qu'on a dit oui, qu'on a accepté de vivre avec lui, pour lui, et en lui, le passé doit rester le passé. Le pardon qu'on a reçu de Jésus a tout effacé. Le Seigneur ne se rappelle plus de nos péchés. Nous-mêmes devons oublier et aller de l'avant et ne plus laisser nos fautes passées nous culpabiliser, ou prendre le dessus sur nos émotions, et surtout ne pas mettre d'intraves à notre nouveau bonheur.
J'en suis venue à pardonner à tous ceux à qui je gardais rancune en récitant le Notre Père, la prière qui nous enseigne tout: à louer Dieu, à louer son Nom, à faire sa volonté, à lui demander pardon comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. On ne peut pas prier sincèrement, si on ne réagit pas à ce qu'on demande et si on ne rétablit pas la bonne entente entre nous. Le Seigneur nous dit: (Mt.5:23-24). << Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si tu te souviens que ton frère a un grief contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et présente ton offrande >>.
Ma vie spirituelle devait être nourrie pour la garder vivante. Ce fut facile parce que Dieu m'a donné un grand désir de le connaître plus intimement, lors de ma conversion. Lire la Bible fut donc mon premier pas; connaître Jésus, c'est connaître Dieu. Jésus a dit à ses apôtres: << Tout ce que je vous enseigne, m'a déjà été enseigné par mon Père >>.
UNE NOUVELLE VIE EN PROGRÈS
Après ma guérison (ma conversion), j'avais soif d'entendre et de lire la Parole de Dieu; la Bible est devenue ma nourriture quotidienne où je puise mes forces spirituelles. Je réalise que plus je découvre qui est Jésus, plus mon amour pour lui s'approfondit. Il nous a dit que si on cherchait à le connaître, on serait rassasié. Il a certainement étanché ma soif en se révélant à moi d'une façon bien spéciale; de nombreux livres de spiritualité font partie de mes lectures journalières, moyen de garder mon âme enflammée de l'amour de Dieu.
Il est devenu mon conseiller, mon psychiatre, mon ami intime. Je l'écoute dans le silence de mon coeur, là où je découvre la Vérité et goûte son amour. Le Seigneur nous a dit: << Soyez dans la paix et sachez que je suis votre Dieu >>. Avec cette confiance, les événements de ma vie ne m'apportent plus d'anxiété. Je sais que le Seigneur est mon Maître et qu'il se charge de toutes les situations.
Merci Seigneur de m'aider à vivre pleinement ma vie dans la joie et la paix à cause de toi. Quand je revis ta passion, en faisant le Chemin de la Croix, je comprends pourquoi tu es mort pour moi et que par ta résurrection, on est certain d'une vie nouvelle au-delà de la mort. Tu nous as délivrés, on vivra avec toi éternellement. Tu nous demandes si peu en retour! Seulement de t'aimer de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de te suivre, d'obéir à tes Commandements, de te dire oui, de faire ta volonté, de s'aimer les uns les autres. Merci mon Dieu de ne pas nous avoir abandonnés.
Assister à la messe régulièrement fut un engagement que j'ai pris au sérieux. Je redécouvrais sa valeur. C'est la plus belle prière qu'on peut offrir à Dieu. On se rassemble pour le glorifier, le remercier et prier pour les vivants et les morts, en union avec Marie, Mère de Dieu, des Anges et des Saints. A chaque fois qu'elle est célébrée, le prêtre nous fait revivre la mort et la résurrection de Jésus, Fils de Dieu. Un rappel que Jésus a sacrifié sa vie pour sauver la nôtre. L'Agneau de Dieu offert à nouveau à son Père. A la consécration, le pain et le vin sont transformés en corps et en sang de Jésus, source de grâces qui nourrit notre âme. A chaque fois qu'on reçoit Jésus dans notre coeur, on est transformé.
Dans l'Évangile de (Jean 6:53-56), Jésus nous promet la vie éternelle si on mange son Corps et boit son Sang: << En Vérité, en Vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie Éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui >>.
C'est une promesse qui m'a donné de l'espoir et qui m'a encouragée à dire oui à l'invitation de Jésus de prendre part à son banquet, la Communion: l'EUCHARISTIE, le noyeau de notre foi. Le Seigneur continue de nous enseigner tous les jours de notre vie. Il m'a finalement révélé que, si je voulais grandir dans son amour, Sa Mère, Marie, devait avoir une place spéciale dans mon coeur.
J'ai donc recommencé à réciter le chapelet. Graduellement, j'ai appris à le dire lentement, en méditant tous les mystères qui sont le déroulement de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus. Aujourd'hui, j'ai une grande dévotion à Marie. Elle me garde tout près de Jésus. Son rôle est de ramener tous les enfants de Dieu au pied de la croix de son Fils, là où lui-même a offert sa Mère à l'humanité.
Marie, Mère de Dieu, source de force et de réconfort pour tous ceux qui ont recours à elle. Souvenons-nous que son coeur a été déchiré par les souffrances vécues par la mort de Jésus, son fils sans tache, qui ne méritait pas de mourir, mais s'abandonnait à la volonté de son Père par amour pour nous. Marie aussi accepta la volonté de Dieu, elle souffrait en silence; le "fiat" de l'Annonciation a été vécu toute sa vie.
Donc on peut sans cesse venir lui demander de prier pour nous pécheurs maintenant, et à l'heure de notre mort. Elle nous écoute sans relâche et intercède constamment auprès de Jésus. Elle est la médiatrice de toutes les grâces. N'hésitons pas à recourir à elle. Jésus ne lui refuse rien. Il est son fils, Il a tant d'amour pour Sa Mère, et à chaque fois qu'on prie le << JE VOUS SALUE MARIE >>, on se rapproche plus intimement du coeur Eucharistique de Jésus. Les deux coeurs, de Jésus et de Marie, ne font qu'une union parfaite.
Ce changement de vie et tous les moyens pris pour sanctifier cette vie, furent une source de force pour m'aider à passer à travers toutes mes épreuves.
CONVERSION DE MON ÉPOUX
Le moment le plus heureux de mon cheminement fut celui où Steve décidait d'embrasser la foi catholique. De ses parents, il avait hérité la foi protestante mais il a grandi sans conviction. Dieu était bien loin de sa pensée et de son coeur. Ma transformation l'a impressionné, et par la gråce de Dieu, il exprima le désir de le connaître et d'embrasser la foi catholique. Après avoir suivi un cours de quatre mois sur la doctrine, Steve etait accepté dans l'Eglise catholique et s'unissait à notre communauté paroissiale. Notre vie matrimoniale s'améliora à la suite de notre ferveur spirituelle.
Le changement intérieur se réflétait dans nos actions extérieures. Si on s'abandonne à Dieu, il nous comble de bénédictions; la joie et la paix que l'on retrouvent nous apporte le bonheur. Vivre d'une même foi réchauffait nos coeurs et nous nous sentions privilégiés de partager les mêmes aspirations avec nos enfants et nos amis.
A L'ANNONCE DE MON CANCER
En 1988, le médecin découvrait une masse sur un sein. C'était considéré comme un état commun, mais aussi une première phase qui pouvait devenir cancéreuse. La nouvelle que j'avais le cancer du sein m'était annoncée en octobre 1990. Ma situation était sérieuse; une décision prompte devait être prise. L'ablation du sein était la seule solution, considérant la grosseur de la tumeur. Psychologiquement, je fus démolie; je perdais le contrôle de mes émotions et les larmes coulaient sans arrêt. J'étais bouleversée, seulement mes cris de désespoir ont semblé soulager la souffrance qui m'oppressait. Devant cet avenir incertain, j'ai eu recours à la prière.
<
Enlève-moi la peur qui s'est emparée de moi.
Je tremble seulement à la pensé de la douleur, de l'inconnu.
Viens, prends-moi par la main>>.
Graduellement le calme est revenu et avec courage, j'ai annoncé la mauvaise nouvelle à Steve. Il venait tout de suite à ma rencontre. J'avais besoin d'être soutenue, consolée, de sentir ses bras autour de moi.
De retour à la maison, et après avoir retrouvé mon calme, jai confié mon secret à une amie qui a vécu une mastectomie. Elle m'a comblé de mots d'encouragement, me racontant ses expériences et me rassurant de sa disponibilité, de son écoute, de son aide, au besoin. Elle comprenait mon désarroi. Avec son soutien et la gentillesse de plusieurs de mes amies qui me choyaient de tant de délicatesses, j'ai vécu cette épreuve sans perdre courage. Un beau poème inspiré, écrit par une de mes amies, m'a été donné durant cette étape pénible. Le voici:
LES TEMPÊTES DE LA VIE
Je vais te faire passer à travers les tempêtes de la vie.
Tu survivras à cause de Moi.
La pluie ne t'arrêtera pas,
Ni le tonnerre ne te frappera.
Laisse ton gilet de sécurité.
Tout ce que tu as besoin
C'est une once de foi.
Je serai partout où tu seras.
Vienna B.
Quelques semaines plus tard, une amie m'apportait ce message suivant, supposément inspiré par la Vierge Marie:
Dis à Denise que j'ai sacrifié mon fils
pour l'amour des hommes, pour adoucir
les souffrances. Ma fille Denise mérite
beaucoup; ceci est une épreuve pour
la purifier et l'élever.
Dis à Denise qu'une telle épreuve
peut aider une famille à devenir
plus unie et avec une grande foi
en Dieu, d'attendre un miracle.
Dawn H.
DIEU A RÉPONDU A MES SUPPLICATIONS
Le message de Marie m'a redonné le courage de faire face à cette épreuve. De m'abandonner à la volonté de Dieu fut une décision prise sans ressentir la peur, avec une confiance totale; je reprenais l'attitude d'un enfant vis-a-vis ses parents, où il se sent en sécurité dans les bras de son père ou sa mère. Quel encouragement pour moi de réaliser que je pouvais compter d'autant plus sur mon Père du Ciel, sachant que j'étais si précieuse à ses yeux. Nous sommes après tout sa création, ses enfants appelés à vivre éternellement avec lui. Ceci m'a porté à croire que, quels que soient les obstacles que l'on doit affronter dans notre vie, ils sont là pour un but que Dieu seul connaît. Les événements de la vie portent toujours fruits, même si sur le moment on ne les voit pas.
Il faut se souvenir que Dieu veut notre bonheur; seuls notre persévérance et notre espoir en Lui nous l'obtiendront. On peut trouver la joie et la paix même dans les souffrances passagères, quand on garde les yeux fixés sur Jésus. Unissons nos souffrances avec les siennes et notre fardeau deviendra plus léger. Rappelons-nous comment son corps a été flagellé durant sa passion; il n'y avait pas un pouce de sa chair qui n'a été blessée. Il a tout accepté en silence, même de mourir, pour que l'on puisse vivre; c'était la volonté de son Père.
Dieu nous a tout donné, et si on lui remet tout, on retrouve la liberté. On peut dire non à nos désirs, à nos passions, à la peur, aux doutes et à la culpabilité.
MA PRIÈRE A DIEU PAR MARIE
A l'étape où j'étais, je ne savais pas à quel point le cancer avait fait son ravage; malgré tout, mon âme prête à accepter la volonté de Dieu s'élevait vers Marie en une prière sincère, l'implorant pour une guérison complète. Je lui ai fait aussi savoir mon grand désir de retourner à Medjugorje en Yougoslavie, où Marie apparait à six jeunes, maintenant adultes, depuis 1981.
Ma première visite fut en 1987, et j'avais le désir de revivre l'expérience de paix intérieure ressentie la première fois. Mon recours à l'intercession de Marie auprès de Dieu me donnait confiance et espoir en un avenir paisible, ceci toujours en acceptant la volonté de Dieu et en le remerciant d'avance de son choix.
L'OPÉRATION ET EFFETS SECONDAIRES DES TRAITEMENTS DE "CHIMIO"
L'ablation du sein n'a pas été aussi traumatisante que j'avais anticipé, résultat sans doute de mon état d'âme. Merci mon Dieu d'avoir allégé mon fardeau en me comblant de paix et de joie, même dans la souffrance.
Mon opération eut lieu un mercredi, et le dimanche suivant, je retournais dans le confort de ma maison. La dure réalité était là, présente et inquiétante; le cancer cause toujours tellement d'incertitude! Mais il faut faire la paix avec cet ennemi en confiant sa peur à Dieu, en laissant l'espoir surgir, remplir notre coeur et en reprenant avec confiance, notre joie de vivre. Gardant en vue que Dieu nous a tout donné et qu'il peut tout reprendre, sans même notre permission, nous aide à s'abandonner complètement à lui.
Quelques semaines plus tard, les traitements de chimio devaient débuter. J'ai passé plusieurs nuits éveillée à penser aux résultats de ces traitements. Je savais que j'allais perdre mes cheveux, une expérience qui me demandait beaucoup d'humilité. Mon imagination était fertile, je me voyais faisant face à un visage inconnu dans le miroir; ces visions créaient en moi beaucoup d'angoisses. Mes forces intérieures semblaient m'abandonner.
Pour retrouver ma paix intérieure, j'ai alors installé une image du Seigneur sur le mur en face de mon lit. Sur cette image, l'inscription disait: << Seigneur, j'ai confiance en Toi >>. En dessous, j'ai ajouté: << La peur, les craintes, et les angoisses vont toujours vous enlever la paix, si vous n'acceptez pas d'avance la volonté de Dieu en tout >>. Ces mots, je les ai mangés, absorbés, et finalement digérés; le calme est revenu combler mon coeur, mon âme et mon esprit. Je sais qu'en faisant face à la réalité, ce n'est pas facile d'accepter un tel défi. C'est seulement en gardant notre regard vers Lui, en unissant nos souffrances aux siennes que notre état de vie se transforme.
Quelques jours plus tard, après avoir terminé une neuvaine à Ste. Thérèse de l'Enfant-Jésus qui, au cours de sa vie, a promis de laisser tomber des roses du ciel, je lui demandai d'intercéder pour moi auprès du Seigneur pour m'enlever la peur. Pendant que mon sommeil était finalement paisible, j'ai reçu le plus beau rêve de ma vie.
MON RÊVE
Dans un profond sommeil, j'ai vu l'Enfant-Jésus habillé tout en rouge, les cheveux frisés et les yeux bleus, tout souriant. Il s'avanca vers moi et me donna une accolade. Quel réconfort! Ce fut pour moi une preuve qu'Il est toujours présent en moi et qu'Il souffre avec moi. Après ma rencontre avec Lui il répéta le même geste avec mon mari Steve et disparut doucement. Le lendemain, je me suis réveillée avec un sentiment de paix et de joie. Steve se réjouissait de mon expérience.
Le même matin, le dimanche, j'allais répondre à la porte. À ma grande surprise, je faisais face à une grande amie et son jeune fils de trois ans, une réplique de l'image de Jésus dans mon rêve. Il me salua en me présentant une douzaine de roses rouges. En m'embrassant, j'ai remarqué qu'il avait de beaux grands yeux bleus et les cheveux frisés; l'enfant de mon rêve: l'Enfant-Jésus. Quelle belle confirmation chaleureuse de mon Jésus. Plus tard dans la journée, je déposais six de mes roses au pied de la statue de Marie à l'église St.Joseph, ma paroisse, en guise de remerciement.
COINCIDENCES: ÉTAPES SILENCIEUSES DE DIEU
Plus tard, réfléchissant sur les dates des événements survenus lors de la découverte de mon cancer, je prenais conscience que ces dates étaient significatives d'après le calendrier liturgique. Mon opération a eu lieu le 21 Novembre (Fête de la Présentation de Marie). Je retournais à la maison le 25 Novembre (Fête du Christ-Roi). J'ai dû subir une deuxième opération, et elle a eu lieu le 25 Mars (Fête de l'Annonciation de Marie). J'ai été inspirée d'écrire et de raconter mon expérience le jour anniversaire de ma première opération. Je veux ajouter que la finalisation de ce livret fut le 19 Mars ( Fête de St.Joseph). Pour les sceptiques, ces dates ne disent rien, mais pour ceux qui croient en Dieu, elles nous unissent avec notre famille du ciel.
POURQUOI LA SOUFFRANCE?
Mes glandes lymphatiques n'ont pas été attaquées par le cancer. Quel soulagement! Plusieurs se demandent pourquoi Dieu permet la souffrance quand son but est que l'on soit heureux? Les souffrances humaines font partie de la vie. Dieu même a souffert comme nous et beaucoup plus. Il a pris chair en Jésus et ce que nous avons ressenti corporellement depuis notre naissance, lui aussi, il en a fait l'expérience; notre mort ne sera jamais comparable à la sienne. Le crucifiement est l'ultime souffrance et en plus il souffrait terriblement de l'indifférence de ceux qu'Il a tant aimés. Quel abandon!
La souffrance est un mystère pour nous tous. Sachant que Dieu est bon et qu'il nous aime tous, nous n'avons qu'à recourir a lui, et il nous donnera les grâces nécessaires pour accepter et souffrir par amour pour lui. Il est mort pour que nous vivions éternellement. Unissons nos souffrances aux siennes et participons à la rédemption du monde, <>. Jésus nous dit: (Mt.16:24) << Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive >>. .
CRAINTE DE LA CHIMIO.
La peur de l'inconnu a été plus pénible que l'opération même. C'est ce que je réalisais à mon premier traitement de chimio qui a été reçu sans douleur, par une injection intraveineuse. Ce sont les effets secondaires qui sont difficiles à accepter, les nausées et la perte de saveur de la nourriture. Trois semaines plus tard, mes cheveux commençaient à tomber. Je connaissais déjà les conséquences de cette drogue qu'on m'administrait, mais de les vivre, c'est différent. Le résultat était humiliant, je perdais mon identité graduellement. Encore une fois, j'ai pris panique. J'avais besoin d'être consolée, réconfortée; ma fierté était éprouvée au maximum.
Spontanément, je retournais à Jésus crucifié; j'ai compris et réalisé qu'il a été dépouillé de tout, même de sa dignité avant d'être crucifié, par amour pour nous et son Père. Je n'avais qu'à lui offrir cette épreuve. << Merci Jésus de m'avoir tendu la main encore une fois à travers tes souffrances reçues et acceptées parce que c'était la volonté de ton Père >>. À chaque moment de faiblesse, il me suffisait de jeter un regard sur mon crucifix pour ensuite retrouver mes forces et ma joie intérieures. Aucun psychiatre ou philosophe auraient pu me donner ce que j'ai reçu de Jésus, et continue encore à recevoir. Ma transformation est continuelle et journalière.
La pensée de faire face à Steve sans cheveux m'inquiétait énormément. Quelle sera sa réaction? Est-ce qu'il m'aimera quand même? Ces questions me venaient à l'esprit, mais dans mon coeur je savais que son amour pour moi surpassait la beauté du corps. Mes pensés retournaient donc à Jésus en réfléchissant sur sa Passion. Le lendemain, je décidais d'aller faire le chemin de la croix à l'église; je désirais méditer sur le mystère de ses grandes souffrances et je réalisais quelle humiliation il a subi en étant dépouillé de ses vêtements, battu, flagellé et même délaissé par plusieurs de ceux qu'il aimait tant. Jésus, Dieu devenu homme, sans péché, a donné sa vie pour moi, pour nous tous. Dois-je me plaindre? Non!
Nous sommes purifiés par ses souffrances. Des prières de reconnaissance devraient s'élever vers lui quotidiennement pour ce grand cadeau de lui-même. J'étais perdue dans mes réflexions et le temps passé en sa présence m'a semblé comme une éternité.
Être en amour avec Jésus, le supplier, le prier, s'abandonner à lui, ne nous imunise pas contre les épreuves, maladies et souffrances. Jésus nous a promis de marcher avec nous et de nous aider à supporter nos croix, si on lui demande son aide. En unissant nos souffrances aux siennes, un surplus d'énergie intérieure surgit qui nous stimule pour notre prochaine expérience.
LA PERTE DE MES CHEVEUX
Je devais faire face à l'inévitable; mes traitements de chimio étaient en progrès, et je savais que dans quelques semaines, je n'aurais plus de cheveux. Pour remédier à la situation et garder ma dignité, Steve et moi allions à la recherche d'une perruque satisfaisante à mon style de coiffure. Au bout de trois semaines de traitement, j'ai dû me coiffer de ma nouvelle chevelure artificielle. Je réalisais que graduellement, mon corps devenait de moins en moins attrayant, et pour me rassurer auprès de Steve, je lui confirmais mes doutes: << Steve, je n'ai plus de cheveux, et je n'ai qu'un sein. Est-ce que tu m'aimes encore? >>. Son accolade chaleureuse et ses tendres mots soufflés dans mon oreille: << Je t'aime toujours fut sa réponse >>. J'oubliais instantanément ce qui me manquait physiquement, et ma crainte s'évanouissait; son amour m'a fait tout oublier.
Le Seigneur sait tout, il connaît tous les secrets de notre coeur. Il savait que je craignais de sortir avec ma perruque en public. Ce même matin, Steve et moi décidions d'aller déjeuner au restaurant. Je m'imaginais que tous les yeux seraient fixés sur moi à la vue de ma perruque. Je me sentais donc inconfortable, mais je reprenais mon courage et cette pensée démoralisante disparaissait. Au restaurant, tout en mangeant, un homme âgé passa près de nous et se penchant vers Steve, il lui dit: << Je t'envie >> et continua son chemin. Je n'avais aucune idée de la raison de ce commentaire. Je pensais qu'il enviait le nouveau manteau de cuir que Steve venait d'acheter. Il repassa une deuxième fois et attirant son attention, on lui demanda qu'est-ce qu'il enviait. Se tournant vers Steve, il lui dit: << C'est parce que tu as une jolie dame avec toi >>. On s'est mis à rire. Les doutes sur mon apparence s'évanouissaient à l'instant même.
Comme Dieu est bon! Il sait quand nous remonter le moral. A partir de ce jour-là, j'ai aimé ma perruque. Soyons donc généreux de nos compliments envers les uns les autres. On ne sait jamais quelle joie on peut donner à un coeur désolé.
La société met tellement d'emphase sur la beauté du corps féminin que si pour certaines raisons la femme perd un membre, il lui semble qu'elle ne vaut plus rien. Notre dignité est affectée. Rappelons-nous que tout être humain est le temple de l'Esprit- Saint et quel que soit notre état physique, le Seigneur est toujours présent en nous, et qu'à ses yeux, on sera toujours digne de lui.
Après cet incident au restaurant et avec l'assurance que j'étais encore présentable, je reprenais ma routine journalière, gardant mes activités, n'oubliant jamais de communiquer avec le Seigneur par la prière, ma ligne téléphonique spirituelle. Il est toujours à l'écoute. Trois mois se passèrent et graduellement mes cheveux commençaient à repousser, et à ma grande surprise, ils étaient frisés.
Rien ne pouvait m'enlever la joie que je ressentais. Ma foi ancrée dans le Seigneur ne peut plus être voilée par le doute, car son Esprit a pris la charge de ma vie.
MA VIE TRANSFORMÉE
St. Paul a écrit: << Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi >>. Pour quelqu'un qui ne vit pas en union avec l'Esprit-Saint, ces paroles semblent impossibles à comprendre, à croire. Pour saisir l'implication de cette révélation, une âme doit renaître à nouveau dans l'Esprit de Dieu.
Dans l'Évangile de Saint Jean, on se souvient des paroles que Jésus a dit a Nicodème: (Jean 3:5-8) << En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s'il ne naît d'eau et d'Esprit ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'esprit est esprit. Ne t'étonne pas si je t'ai dit; Il vous faut naître d'en haut >>.
Comment donc pouvons-nous comprendre la profondeur des paroles célestes, si on essaie de les analyser seulement avec notre intelligence humaine. Seul le Saint-Esprit peut nous révéler la vérité spirituelle. Plus la lumière se fait dans notre âme, plus on se détache du monde extérieur. J'en suis venue à ce détachement au cours de ma transformation intérieure. J'attribue ce changement à l'Esprit-Saint, mon conseiller, mon guide.
Jésus nous a dit qu'à moins de devenir comme des petits enfants, on ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Par ces paroles, Il nous demande d'être complètement dépendants de lui comme un jeune enfant a complètement confiance en ses parents pour le nourrir, l'habiller, le guider en tout. Notre fierté doit être transformée en humilité. Ce n'est pas facile de s'abaisser quand on occupe des postes de commande dans notre vie, mais c'est le seul moyen de s'abandonner à Jésus.
Ma transformation ne s'est pas faite sans être remarquée par Steve. Ma joie de vivre était ressentie par tous ceux qui m'entouraient. Graduellement, il a saisi le secret de ma joie: l'amour profond que j'avais pour Dieu. Il grandissait devant ses yeux, et peu à peu mon influence a pris le meilleur de lui-même. Il désirait connaître cette joie intérieure. Le Seigneur le rapprochait donc de lui graduellement. Comme il est bon! Jésus ne brusque jamais une âme; il l'invite et il attend son oui.
Steve a répondu positivement à son appel. Sa vie a changée. Aujourd'hui, l'amour qu'il a pour Jésus se reflète dans l'amour qu'il a pour tous ceux qui l'entourent. Notre vie à deux fleurit de jour en jour en union avec notre Guide (Le Seigneur), le seul chemin à suivre pour être réellement heureux sur terre. Je constate qu'à travers mon détachement, j'ai trouvé une liberté d'esprit sans pareil. Il n'y a plus d'obstacle entre moi et Jésus. Quelle réalisation! Je sais qu'il me protège; cette confiance je la trouve dans sa promesse: << Sans moi, vous ne pouvez rien faire >>. Sans question, j'ai remis entre les mains de Dieu la vie qu'il m'a donnée; ainsi, j'ai retrouvé ma liberté. Une liberté de plaire à Dieu et non au monde, liberté de l'approbation qui provient d'autrui. Il y a seulement une chose qui peut nous séparer de Dieu, c'est l'orgueil. À date, j'ai réussi à atténuer ce défaut. Je ne prends plus crédit de ce que je dis ou peux faire.
UNE AUTRE ÉPREUVE
On n'est pas maître des situations...Ma vie semblait redevenue normale; j'avais récupéré mes forces, j'étais fière de ma belle chevelure frisée, mon moral etait bon, c'était la vie en rose quoi! C'est alors que j'ai découvert un kyste sur mon autre sein! Après consultation, on pratique une biopsie puis le kyste fut enlevé. Et a nouveau c'était l'inconnu. Quels sont les risques de récidive? Quelles sont mes chances?
Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais je sais entre qui mon avenir repose et c'est ce qui me garde en paix. Notre Seigneur nous dit dans l'Évangile de (Mt.6:27-34) << Qui d'entre vous peut, en s'inquiétant, ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie >>? Ne vous inquietez donc pas du lendemain. Demain s'inquiètera de lui-même. A chaque jour suffit sa
peine >>. Sa grâce me soutient et me suffit pour éloigner la peur de l'inconnu. Que la volonté de Dieu soit faîte!
LA MORT DE MA CHÈRE MAMAN
Ma mère est décédée en décembre 1991. J'étais désolée de ne pas avoir été présente à son chevet avant sa mort. Elle mourait avant notre arrivée à Québec. Je me consolais sachant qu'elle avait reçu le sacrement de l'Extrême-Onction, et que pendant son vivant, mes soeurs et moi, sans oublier nos époux, avons fait notre possible pour la rendre heureuse. Elle sera toujours présente dans nos prières.
Le souvenir de ma mère sera toujours celui d'une femme de grande foi et d'une grande simplicité. Jésus était son compagnon de vie. Sa présence était toujours ressentie dans le bonheur ou le malheur. Elle avait une foi d'enfant, une foi qui me fait penser à celle de Ste Thérèse de Lisieux. Dès son jeune âge, Ste. Thérèse tomba en amour avec Jésus. Son simple travail était toujours fait par amour pour lui. Sur son lit de mort, elle s'exclama: << O Jésus, comme tu es gentil de venir me chercher pour me conduire au ciel. Marie, merci de venir à ma rencontre >>. Mes pensées se portaient vers ma mère avec l'assurance que par la miséricorde de Dieu, elle aussi a dû être reçue au ciel par les deux amours de sa vie: Jésus et Marie.
Ma mère n'a jamais su que j'avais le cancer. Je savais qu'elle s'inquièterait et que son coeur fragile n'aurait pu supporter cette nouvelle. C'était aussi une inquiétude en moins pour moi. Elle le sait maintenant, et je suis certaine que du haut du ciel, elle prie pour moi et toute sa famille. Je la sens bien proche de moi. Quelle assurance pour nous que de croire et d'appartenir à la "Communion des Saints". Nous avons tous une armée qui prie pour nous sur terre.
Pour tous ceux qui n'ont plus de mère terrestre, Jésus nous a donné sa Mère, Marie. Quel privilège de pouvoir l'appeler notre Mère. Jésus l'a élevée au plus haut niveau, au ciel au-dessus des anges et des saints, la deuxième après Son Fils Jésus. Elle est appelée l'épouse du Saint-Esprit. Peut-on refuser une telle invitation d'avoir recours à l'intercession d'une personne avec une si grande influence, une personne reliée à la Sainte Trinité? Elle a été choisie par Dieu le Père pour être la Mère de Jésus. Il ne peut rien lui refuser. Elle nous a révélé sa grandeur dans sa prière du Magnificat: (Luc 1:48,49) << Car il a regardé l'humble condition de sa servante. Le Puissant a fait pour moi des prodiges et son nom est saint >>. Ce qui implique qu'il accomplira de grandes choses en vous, comme il l'a fait en moi, si nous sommes humbles et avons grande confiance en Lui.
RÉPONSE AUX PRIÈRES
Les prières sont-elles toutes exaucées? Certainement! Il n'y a pas de prières inutiles. Dieu nous répond, mais à sa façon. Il faut garder en vue que Dieu veut notre bien, notre bonheur. Il est un Père d'amour et dans sa sagesse, il sait ce dont nous avons besoin. Dans l'Evangile de (Mt.7:9-12) Jésus nous dit: << Qui d'entre vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre? Et s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc vous, tous méchants que vous êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le prient >>.
Si par ce témoignage je peux aider UNE personne à prendre la décision d'accepter la volonté de Dieu, mon expérience avec le cancer et les souffrances qui l'accompagnent n'auront pas étê vaines.
LES ÉCRIVAINS RELIGIEUX NOUS DONNENT DEUX CONDITIONS POUR QUE NOS PRIÈRES REÇOIVENT UNE RÉPONSE
Premièrement: Vivre selon les Commandements de Dieu.
Deuxièmement: Demander avec une ferme confiance que nous allons être exaucés.
Plusieurs de nous vivons en contradiction:
Nous voulons écouter Dieu nous parler...
mais nous craignons ce qu'il va nous demander.
Nous voulons être purs,
mais comme l'enfant prodigue, nous avons toujours l'attrait
du fruit défendu.
Nous voulons suivre le Christ,
mais nous ne voulons pas que nos amis pensent que nous sommes différents.
Nous voulons faire la volonté de Dieu,
mais nous voulons aussi notre volonté.
Parlons au Seigneur honnêtement de notre personnalité divisée.
Demandons-Lui de nous prendre en charge et de nous transformer.
Il le fera! C'est pour cette raison qu'il est descendu de la maison de son Père.
Peut-être que son plan ne sera pas dévoilé tout de suite.
Il nous faudra rester près de lui continuer à prier et être attentifs à son appel.
Il y a mille voies sur lesquelles il peut nous rejoindre.
Peut être qu'il nous demandera de faire des changements dans notre vie.
Eviter les mauvaises fréquentations.
Changer nos habitudes.
Mais quand il entrera dans notre vie, il enverra en nous un pouvoir extraordinaire qui vaincra les tentations, pour enlever nos craintes, pour nous donner un coeur en paix et pour nous rendre heureux et libres.
Si nous mettons notre vie dans ses mains, il nous conduira en sécurité au paradis. Laissons ses mains percées de clous nous guider. Maintenant c'est le temps de lui donner notre vie. Il s'en occupera, nous n'avons qu'à lui faire confiance. C'est notre Père, et il sait sûrement comment prendre soin de ses enfants.
Ma prière à Dieu pour ma guérison spirituelle par l'intercession de la Vierge Marie fut exaucée. Ceci eut lieu lors d'un pèlerinage à Medjugorje en juin 1991. Douze de mes bonnes amies m'accompagnèrent. Nous sommes revenues bien enrichies de ce voyage; le Seigneur a touché chacune différemment. Nous avons toutes fait l'expérience d'une transformation du coeur, et prenons plaisir à partager avec tous ceux que nous rencontrons, d'une manière déterminée et convaincue de notre conversion.
Je veux finir en disant:
<< Perds-toi dans le Seigneur et tu te trouveras >>.
<< Perds-toi dans le Seigneur et tu trouveras une vie
nouvelle >>.
J'AI CONFIANCE EN TOI SEIGNEUR
Je mets ma confiance en toi Seigneur.
Je t'apporte mes peines mes succès, et mes faux pas.
Je suis ta servante.
Viens prendre soin de moi.
Je mets ma confiance en toi, Seigneur.
Viens, Seigneur, prendre ta place auprès de moi.
Que je puisse jouir de ta présence.
Que ton esprit me guide.
Que tes yeux soient ma lumière.
Que tes mains deviennent un instrument de paix.
Fais que toute mon existence soit un reflet de ton amour.
Je me consacre humblement à toi avec l'espérance de te suivre
jusqu'à mes derniers jours.
Vienna B.
PRIÈRE DITES PAR MÈRE THÉRÈSE (DE CALCUTTA) APRÈS LA COMMUNION.
Seigneur, aide-moi à répandre ton parfum partout où je vais.
Envahis mon âme de ton esprit et de ta vie.
Pénètre et possède mon être tout entier.
Que toute ma vie ne soit qu'un reflet de la tienne.
Rayonne à travers moi et sois si présent en moi.
Que toute âme, avec laquelle je serai en contact,
puisse sentir ta présence dans mon âme.
Fais-leur lever les yeux et qu'ils ne voient plus que toi.
Reste avec moi et alors je pourrai rayonner ainsi que tu l'as fait.
Rayonner tellement que je serai une lumière pour les autres.
La lumière, O Jésus, viendra entièrement de toi,
et rayonnera pour les autres à travers moi.
Laisse-moi te prêcher sans prêcher,
non pas par des mots mais par mon exemple,
par la force captivante de l'influence bienveillante de ce que je fais,
Par la plénitude évidente de l'amour que mon coeur te porte.
Amen.
PRIÈRE DE LA SÉRÉNITÉ.
Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer.
Le courage de changer les choses que je peux,