Je suis consternée par cette nouvelle.
J’avais beaucoup d’estime et d’amitié pour Anny-Chantal. Nos chemins se sont croisés à de très nombreuses reprises, et chacune de nos rencontres m’a laissé d’excellents souvenirs. Elle a été la première française sélectionnée comme astronaute, comme chacun sait, mais aussi la première femme à être PI d’une expérience sur un satellite de l’ESA. Nos intérêts scientifiques étaient très différents, nous ne pouvions pas « discuter » mais souvent nous parlions entre nous des résultats qui nous branchaient dans nos disciplines respectives.
Je vais donner trois exemples d’interchanges suivis entre nous, mais il y en a eu tant d’autres.
En 1985 nous avons toutes deux participé à l’Assemblée Générale de l’UAI à New Delhi. Elle est arrivée en retard et n’avait de place dans aucun hôtel. Les organisateurs lui ont signalé que j’occupais seule une chambre à deux lits, et elle m’a demandé de l’accueillir. Nous nous connaissions à peine, mais notre entente a été parfaite d’emblée et nous avons effectué ensemble avec grand plaisir une petite excursion au Rajasthan. Au cours des ans nous avons continué à passer un peu de temps ensemble chaque fois que nous assistions toutes deux à une manifestation de l’UAI. Il y a eu en particulier en 2008 un Symposium à Hong Kong, ville qu’elle connaissait bien car l’une de ses filles y avait vécu, et qu’elle m’a fait découvrir. Finalement, elle était là représentante principale de la France pour l’Année mondiale de l’astronomie en 2009, alors que j’étais présidente de l’UAI, et nous avons donc beaucoup interagi, de façon très fructueuse.
Anny-Chantal était toujours gaie, enthousiaste, amicale et efficace. J’avais grand plaisir à la rencontrer partout, elle me manquera beaucoup.