ForeverMissed
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Her Life
January 29, 2011

 Alida naît à Rosemont, Montréal, le 19 novembre 1927, la benjamine de Margot et de René. Sa mère, Marguerite Lair, est ravie, même à 40 ans, d’avoir un autre bébé à gâter, à bercer. Son père, René Thibaudeau, à 50 ans, est moins enchanté, mais se ravise rapidement face à ce poupon si tranquille et ravissant. Il lui donne d’ailleurs le nom de sa mère qu’il a à peine connue.

Alida a une enfance heureuse et feutrée. Parce qu’elle a une bonne différence d’âge d’avec son frère et sa sœur, elle passe beaucoup de temps avec sa mère qui lui raconte souvent son enfance à Lotbinière, avec de nombreux frères et sœurs. Marguerite est surtout fière de son ascendance paternelle, son père, Paul Lair, ayant été un ingénieur reconnu dans la région. Il aurait été l’inventeur du moteur à pétrole, comme en fait foi l’inscription sur sa tombe qu’elle visite parfois en compagnie d’Alida. Et que dire du grand-père, Clément Lair, qui avait été général sous Napoléon III et dont l’arbre généalogique de sa famille remonterait jusqu’à la famille de Jeanne d’Arc, la Pucelle de France, ni plus, ni moins!!! La grand-maman d’Alida, Henriette Chavigny de la Chevrotière, est un personnage imposant, toujours habillée d’une robe noire longue. Plutôt intimidante pour cette petite fille aux grands yeux bleus et aux cheveux si blonds qu’elle tente d’apprivoiser en lui offrant des « lunes de miel ».

Alida aime l’école. De nature timide, elle s’applique à avoir de bonnes notes. Très tôt, elle suit des cours de  piano. Elle en jouera d’ailleurs toute sa vie. Elle aime beaucoup s’amuser avec ses poupées et sa mère, très habile couturière, lui confectionne des vêtements pour les habiller.

À 16 ans, Alida vient de terminer son cours commercial et elle travaille en tant que secrétaire. Elle aime cette nouvelle indépendance : avec ses amies, elle va souvent au cinéma où l’on passe principalement des films américains. On est en 1943 et la guerre fait rage en Europe. Un soir, une grande amie de la famille, Agathe Landry, amène son frère Marcel à souper. Étudiant en droit, Marcel est conquis par la chaleur qui émane de cette famille. Lui-même orphelin de mère depuis l’âge de 10 ans, il se laisse volontiers materner par Marguerite qui, elle, voit bientôt plus loin. Et s’il mariait Alida?

Alida et Marcel se marient le 17 novembre 1944. Michel naît un an plus tard, suivi de Maria, Claude, Jacques et Danièle, à moins de deux années d’intervalle chacun. Désormais, la vie s’accélère avec une famille si nombreuse. Marcel est très occupé à sa pratique d’avocat et Alida, aidée de sa mère, prend soin de cette marmaille et de la maison, tout en secondant son mari, car elle sera toujours une épouse modèle, à l’écoute de ses besoins. Puis, un jour, surprise! À 35 ans, Alida est de nouveau enceinte. Christine naît  en avril 1963.

Femme élégante, épouse et mère dévouée, cuisinière et hôtesse hors pair, pianiste, brodeuse, décoratrice, Alida mènera tout de front avec son énergie débordante. Elle suivra son mari à Terre-Neuve, en Côte d’Ivoire, à New York, au Zaïre (Congo) et, enfin à St-Irénée où ils aménageront leur maison de rêve à leur retraite où ils recevront leurs enfants, leurs 17 petits-enfants, un nombre incalculable d’amis, de parents. Au décès de Marcel, Alida ira éventuellement rejoindre sa fille au Sénégal où elle tirera sa révérence, le 1er de l’An 2011, au petit matin, sans bruit.

Écrit par Maria Landry