Mister Ouabo,
Comme nous tes élèves du CES de Bandjoun t'appellions très affectueusement, c'est avec beaucoup de tristesse et de douleur que j'ai appris ton départ précoce survenu le 10 juillet 2020. J'ai encore beaucoup de mal à parler de toi au passé. Récemment, par la magie des réseaux sociaux, j'avais réussi à te retrouver. Je savais que tu vivais désormais aux USA, mais je retardai toujours le moment de te contacter, pour échanger avec toi, prendre de tes nouvelles, et t'en donner des miennes. Aujourd'hui, il ne me reste plus qu'à inscrire ici ces quelques mots, en espérant que tu les liras. Tu fus mon professeur d'anglais en 1981/1982, en classe de cinquième au CES de Bandjoun. En plus d'être un enseignant compétent, tu avais beaucoup de considération, d'amour et d'attachement envers tes élèves. Avec un professeur comme toi, on ne pouvait qu'aimer l'école. J'étais parmi tes meilleurs élèves, tu m'aimais particulièrement, et me le faisais savoir à ta manière. Tu m'appelais hortensia, c'est beaucoup plus tard que je saurai que les hortensias étaient des fleurs, et comprendrai ainsi que tu m'appelais ta petite fleur. Merci pour avoir en si peu de temps eu autant d'influence dans ma vie. Tu n'aimais pas quand nous avions une mauvaise note, et nous jetais la honte en prononçant ta phrase devenue culte : ''Shame on you ''. Pour pas que le jour où on allait se recroiser, que tu ais à me dire shame on you, j'avais soigné mon parcours, et me faisais un réel plaisir à te dire que ta petite fleur avait fini comme Contrôleur de gestion, et Administrateur Achats au siège d'un très grand groupe international à Paris. Mais bon, je te le dis ici, et je suis persuadée que tu le liras, au même titre que tous les témoignages ausd poignants les uns que les autres que je lis ici. Chacun peut se faire sa propre idée sur toi, et comprendre que tu étais un homme vrai, car autant de personnes ne peuvent toutes se tromper à la fois.
Je tiens ici à transmettre mes sincères condoléances, à toi Brigitte, à ta petite soeur, à tes deux frères, sans oublier votre maman qui fut également mon enseignante d'anglais en classe de quatrième dans ce même CES de Bandjoun. Toutes mes condoléances à la très grande famille Ouabo.
Quant à toi le salopard de corona virus, nous aurons ta peau.
Que le Seigneur te pardonne tes fautes, t'accueille auprès de lui, et que ton âme repose en paix.
Adieu Mister Ouabo.
Ta petite fleur Hortensia,
Depuis Paris.